La culture levier économique territorial

Comme le souligne Jean-Pierre Saez, directeur de recherches au CNRS,  alors que les Etats peinent de plus en plus à assumer leurs compétences traditionnelles, se développe parallèlement  un mouvement mondial de métropolisation, qui tend à faire de la ville métropole un nouveau centre de commandement. En compétition entre eux, ces différents centres doivent se démarquer. Attirer. La culture peut être une voie de démarcation.

Différents éléments peuvent participer à l'attractivité culturelle d'un territoire: des éléments patrimoniaux - matériels ou immatériels -, la création d'une institution culturelle, une programmation de manifestations (biennales, festivals, ...)

Au niveau patrimonial, les classements sont un facteur supplémentaire d'attractivité, qu'il s'agisse de l'inscription au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco ou du classement au titre des monuments historiques français.

C'est la Révolution de 1789 qui a promu le concept de monument historique.

Le Pont du Gard a été classé monument historique en 1840.
Son environnement est site classé depuis 1973. L'Unesco l'a
inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité en 1985.

En 1794, pour s'opposer aux dégradations commises par les révolutionnaires contre les monuments anciens, l'abbé Grégoire rappelle dans un rapport l'existence d'un patrimoine collectif dont la sauvegarde est d'utilité publique car intéressant la mémoire et l'identité nationale.
Sous la Monarchie de Juillet, Guizot, ministre de l'intérieur de Louis-Philippe, consacre cette vision en créant en octobre 1830 un poste d'inspecteur des monuments historiques confié à Ludovic Vitet puis à Prosper Mérimée.
La première liste de monuments historiques a été établie en 1840.

En France, trois types de décision politique peuvent influer sur l'attractivité d'un territoire: 
- une décision européenne désignant une ville capitale européenne de la culture pour telle année comme Marseille en 2013
- une décision nationale 
- une décision locale faisant de la culture un axe de développement comme à Nantes ou Lyon

L’initiative de sélectionner tous les ans des capitales européennes de la culture remonte à 1985. C’est aujourd’hui l'un des événements culturels européens les plus prestigieux. Plus de quarante villes ont déjà obtenu le titre, de Stockholm à Gênes, en passant par Athènes, Glasgow, Cracovie ou Porto.

Une ville n'est pas seulement choisie comme capitale européenne de la culture pour ce qu'elle est, mais surtout pour ce qu'elle prévoit de faire durant une année. Son programme doit répondre à des critères précis : mettre en valeur la richesse et la diversité des cultures européennes;  célébrer les liens culturels qui unissent les Européens; faire se rencontrer des personnes de cultures européennes différentes et encourager la compréhension mutuelle; enfin, renforcer le sentiment de citoyenneté européenne. A posteriori, on constate que cet événement constitue l’occasion de régénérer les villes, de redynamiser leur vie culturelle, de renforcer leur visibilité au niveau international, de stimuler le tourisme et d'améliorer l'image qu'en ont leurs propres habitants.

C’est le conseil des ministres de l’Union européenne qui délivre le titre de capitale européenne de la culture. Depuis 2011, deux villes de deux pays différents sont désignées capitales européennes de la culture pour une année Marseille partagera le titre en 2013 avec Kosice (Slovaquie).

La procédure de sélection commence environ six ans à l'avance. Les propositions sont évaluées par un groupe d'experts indépendants issus du monde de la culture.


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