Paraphrasant François
Hollande, Aurélie Filippetti a déclaré lorsque Frédéric Mitterrand lui a remis
les clés de la rue de Valois, le 17 mai : « la culture n’est pas un luxe ; c’est ce qui rassemble ». On
ne peut que se réjouir de cette déclaration et espérer que le budget de la
nouvelle ministre sera effectivement sanctuarisé, comme l’a promis le Président
de la République, pour lui permettre de mener une politique culturelle
imaginative.
Autre point positif à retenir
des premières déclarations d’Aurélie Filippetti : « il faut permettre à tous les enfants d’avoir accès à la culture ». Aussi promet-elle de travailler avec Vincent
Peillon, ministre de l’Education nationale, à une meilleure diffusion de la
culture artistique à l’école. L’éducation artistique dès le plus jeune âge est
réclamé depuis des lustres car c’est un préalable à l’aboutissement de toutes
les autres politiques culturelles. Aurélie Filippetti n’est pas la première à
vouloir mettre en œuvre cette priorité. Espérons qu’elle pourra atteindre son
objectif. Claude Mollard, qui sait de quoi il parle en la matière, ne cache
pas que la séparation de la culture de l’éducation est un handicap au
déploiement de l’éducation artistique à l’école tant il vrai que la coopération
ministérielle en la matière dépasse difficilement le stade des bonnes intentions.
A cet égard, un grand ministère de l’éducation nationale et de la culture
aurait été le meilleur garant d’un vrai développement de l’éducation artistique
à l’école. Ce noble objectif aura-t-il été une nouvelle fois sacrifié sur l’autel
des querelles intestines ?
Ne faisons pas toutefois de
mauvais procès à Aurélie Filippetti et espérons enfin que, devenue ministre,
elle oubliera vite les propos qu’a tenus la député de Moselle au sujet du
mécénat. « Les musées se bradent à des
entrepreneurs », a déclaré au Monde
Aurélie Filippetti, lors de la campagne pour l’élection présidentielle, avant d’ajouter: « quand je vois le nom de Wendel, issu de la
dynastie qui a régné pendant des siècles sur l’acier en Lorraine, sur les murs
du Centre Pompidou à Metz, cela me fait mal ». De tels propos sont compréhensibles de la part
de la fille d’un mineur de fond. Ils le sont beaucoup moins dans la bouche d’une
élue responsable. Gageons que la réalité rattrapera vite la nouvelle ministre
et que la rigueur qui n’épargnera pas son budget lui fera comprendre qu’il est dangereux
de vilipender l’argent des mécènes !
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