samedi 21 juillet 2012

L'heure est à la mutualisation

Le musée Fabre de Montpellier et le musée des Augustins, à Toulouse, présentent jusqu'au 14 octobre une exposition sur le mouvement caravagesque européen (Corps et Ombres, Caravage et le Caravagisme Européen). Tandis que le musée Fabre analyse les influences du maître lombard sur ses suiveurs romains, français et espagnols, le musée des Augustins se penche sur la répercussion de l'esthétique caravagesque sur les écoles nordiques. Au-delà du rassemblement des quelque 140 chefs-d'oeuvre présentés dans les deux musées, c'est l'écho qu'ils se renvoient mutuellement qu'il convient aussi de saluer. Cet écho passe notamment à travers un catalogue commun qui incite à parcourir les 250 kilomètres qui séparent Montpellier de Toulouse. Plutôt que de rivaliser, les deux métropoles régionales n'ont pas hésité à jouer la complémentarité pour attirer les visiteurs sur leur territoire respectif. Ainsi est démontré que non seulement la culture peut contribuer à l'attractivité d'un territoire mais également que la mutualisation de moyens intelligemment mis en oeuvre par des institutions culturelles peut renforcer cette attractivité.
Dans un tout autre ordre d'idée, la mutualisation des moyens et la concertation sont aussi les maîtres mots de la politique qu'entend mener Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la communication. Présentant les orientations générales de sa politique aux membres de la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, le 11 juillet dernier, la ministre a en effet indiqué qu'elle entend renforcer la collaboration entre l'administration centrale de son ministère et les collectivités territoriales. Sont notamment visées, à ce niveau, les DRAC.
Parce qu'il permet une approche pluridisciplinaire et une mutualisation des moyens, Aurélie Filippetti entend aussi favoriser le rapprochement avec les autres ministères concernés par les dossiers relevant de sa feuille de route. Ainsi de l'éducation artistique avec Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale. Mais aussi de la décentralisation culturelle avec Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la décentralisation et de la fonction publique, et du Grand Paris avec Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du logement.
Aurélie Filippetti dit vouloir avoir la même approche avec les dossiers européens.
A toute chose malheur est bon, dit-on. Manquer d'argent oblige à remettre en perspective les moyens d'atteindre ses objectifs. Souhaitons que l'éducation artistique, la révolution numérique et la création contemporaine, les trois priorités d'Aurélie Filippetti, bénéficieront de cette nouvelle approche.

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